Music & You

Le salon de la musique, Music & You, se tient en ce moment (du 19 au 22 Novembre 2010) à la Grande Halle de la Villette. Je m’y suis rendu vendredi.

J’aimerai tout d’abord remercier Manu (Audiokeys) et Laurent (Algam), ils savent pourquoi. J’ai également apprécié faire la connaissance de Brahim, Jeandot et Voyageur (Audiokeys).

Je suis arrivé vers 10h30. Le salon n’étant ouvert que depuis une demi-heure, il n’y avait pas encore trop de monde. L’après-midi, il y avait nettement plus de monde. Mais on arrivait néanmoins à circuler sans problème.

Le casque était la norme sur les stands. Ce qui est vraiment une bonne chose pour pouvoir essayer dans de bonnes conditions les instruments et ne pas finir la journée avec une tête énorme. Les démos et autres animations sont néanmoins présentes sur la plupart des stands.

Roland

Roland Gaia

Le stand Roland était en deux parties. Une partie claviers et une partie batterie. Dans les claviers, 4 ou 5 Gaia SH-01 étaient présents, un VP-770, un V-Synth et quelques autres synthés ou arrangeurs. J’ai joué un peu sur le Gaia qui est sympa, sans plus. Pas de remarque particulière sur les autres modèles cités.

Du côté des pianos numériques et stage piano, je m’attendais à voir le RD-700NX, qui vient de sortir, en test. Ce n’était pas le cas. J’ai par contre passé un bon moment à tester le V-Piano qui est vraiment un piano agréable à jouer, mais à un prix trop élevé… En fin de journée, frustré de ne pas avoir ne serait-ce qu’entendu le RD-700NX qui était pourtant sur leur petite scène pour des démos, j’ai demandé à l’écouter. On m’a proposé de le tester. J’ai donc passer un moment à en faire le tour. Les sons sont en dessous du V-Piano mais il reste néanmoins agréable à jouer avec un toucher très similaire. Je ne m’aventurerais pas à faire la comparaison avec le RD-700GX puisque je n’ai pas testé les deux dans la même journée.

Yamaha

Le stand Yamaha était très grand : une petite partie batterie (électroniques), une petite partie lutherie (cuivres, cordes), une partie synthés et une grande partie pianos (numériques et traditionnels).

J’ai testé le CP-1. Il sonne bien mais je n’accroche pas du tout au toucher. C’est très léger, c’est mou. L’interface est assez étrange : un écran minuscule, des boutons énormes…

J’ai par contre passé de longues minutes sur le Modus H11. Si le design peut ne pas plaire à tout le monde, le toucher et le son sont quant à eux de très haut niveau. Le prix aussi : 13 000€

Kurzweil

Kurzweil

Kurzweil avait quelques claviers en présentation. Un contre-temps ne leur a malheureusement pas permis d’avoir le PC3K à temps pour le salon. J’ai pu discuter un moment avec FredFi de Saico qui importe la marque en France. Très sympathique.

Les autres

Après les gros, passons aux petits. Je reviendrais plus loin sur l’absence de certains « gros ».

Keystone

Parmi mes découvertes d’instruments originaux, je suis d’abord tombé sur le stand de Kelstone. Ils fabriquent un instrument proche de la Warr Guitar. Il s’agit de 9 cordes accordées en quartes. L’instrument se joue à plat, en tapping. Un unique micro électrifie l’instrument. Passé l’étape d’apprentissage, je pense que ça peut être sympathique. Le prix est en plus abordable : 1100€

Da Fact Karlax

J’ai ensuite découvert le stand de Da Fact. Ils produisent le Karlax qui est un contrôleur midi/OSC sans fil. L’instrument est muni de 10 clés, 8 pistons et quelques boutons supplémentaires. Il a des capteurs de mouvements, accéléromètre et gyroscope. Il peut également pivoter autour de son axe pour un contrôle continu avec un bend en fin de course. C’est un bel objet, qui peut être très novateur dans une utilisation scénique. Le prix est aux alentours de 4000€.

Les concerts

Yamaha Ricard

Yamaha avait une scène avec Ricard, en extérieure où des amateurs pouvait jouer. Ils y avaient donc des vrais groupes qui jouaient ou des personnes jouant pour la première fois ensemble, éventuellement complétées par des musiciens de Yamaha.

Nicolas Folmer

La Spedidam organisait un concert à la salle Boris Vian avec cinq artistes de jazz rassemblés pour l’occasion. Il s’agissait de Nicolas Folmer (Trompette), Pierre de Bethmann (Piano), Sylvain Beuf (Saxophone) ainsi qu’un batteur et un contrebassiste dont je n’ai pas retenu le nom. Ils ont joués 5 ou 6 morceaux, composés par les 3 nommés précédemment. C’était pas mal. La sonorisation était en plus bonne.

Jean-Michel Jarre

Jean-Michel Jarre

A 14 heures avait lieu une « master class » avec Jean-Michel Jarre, ambassadeur du salon. Il a tout d’abord répondu à des questions posées par une personne dont j’ai oublié le nom et a ensuite répondu aux questions du public. Deux sujets principaux ont été abordés : sa vision du monde de la musique en France et son approche des évolutions technologiques dans le domaine de la musique.

Pour le premier point, il dresse un constat pas très reluisant mais, il me semble, assez réaliste. En France, la musique a une position en retrait par rapport aux autres arts. Il prenait l’exemple du prix Goncourt qui fait un gros battage médiatique et qui n’a pas d’équivalent en musique. Il se désolait de l’absence de toute commémoration pour le centenaire de la naissance de Pierre Schaeffer qui pour lui aurait été plus connu que John Cage s’il avait vécu dans un autre pays. Il a également remarqué que le ministre de la Culture se déplaçait pour l’ouverture du salon du Livre mais pas pour celui de la musique. Au delà de ces considérations, il trouve que la musique devrait avoir une place plus importante dans l’enseignement pour pouvoir justement prendre la place qui est la sienne dans beaucoup de pays.

Pour le deuxième point, il a une vision très conservatrice mais n’est pas réfractaire aux innovations. Il est, par exemple, convaincu de la supériorité du vinyl sur le CD, lui même largement supérieur au MP3. Il trouve également vain toute tentative de recréer les sons des synthés analogiques avec des instruments virtuels. Néanmoins il a un oeil attentif sur les innovations. Il utilise des logiciels et est, par exemple, très intéressé par la 3D.

Les absents

Algam (La Boîte Noire), grossiste de nombreuses marques en France (Korg, Nord Keyboards, Arturia, Alesis, Marshall, Vox, …) ne présentait quasiment aucun produit. Seul un stand Lag et un stand SML (cuivres) étaient présent. L’explication est malheureusement assez simple. Le déplacement du salon de la Porte de Versailles à la Porte de la Versailles, fait que la surface du salon est beaucoup plus réduite. Algam ne pouvait donc plus avoir un stand de 1500m² comme il y a 2 ans. Dans ces conditions, il était tout simplement impossible de faire quelque chose de correct à la fois pour les visiteurs et pour chaque marque qu’ils représentent. Ils ont donc pris cette décision à contre cœur.

Peu de petites marques étaient présentes. La faute à un ticket d’entrée qui semble cher pour les plus petit et à un impact moindre face à des salons comme le Messe ou le NAMM.

Je ne suis pas déçu de cette visite mais espère sincèrement qu’ils (les organisateurs) feront l’effort de faire quelque chose de conséquent pour avoir une réelle représentative de l’ensemble des produits du marché.

Photos

Ça se passe ici : http://www.flickr.com/photos/girardc…7625426932934/

Didier et Francis Lockwood

AfficheLundi soir (09/11/09) avait lieu, à l’Alhambra un concert de Francis et Didier Lockwood. Ce concert était aussi l’occasion au label AMES de fêter ses 5 ans.

A cette occasion, la première partie était consacrée à différents artistes de ce label. Chaque artiste à interprété deux morceaux. Didier Lockwood, en tant que fondateur du label, présentait les différents artistes au fur et à mesure. Cela rajoutait non seulement une certaine convivialité mais permettait surtout de replacer tous ces artistes dans leur contexte.

Jean My TruongPour démarrer les festivités, le groupe de Jean My Truong. Didier Lockwood a présenté ce batteur comme étant un des trois grands batteurs de jazz des années 70 (avec Christian Vander et Aldo Romano). Et bien à le voir jouer, je dirai qu’il n’a pas perdu de sa superbe ! Il était accompagné de Pascal Sarton à la basse acoustique, Irving Acao au saxophone et Leandro Aconcha au piano. Le deuxième morceau était particulièrement intéressant avec ses changement de rythmes plutôt osés mais réussis.

TangoraVint ensuite une chanteuse : Tangora. Elle était accompagné par  François Laizeau à la batterie, Eric Vinceno à la basse et Mario Canonge au piano. Autant le dire tout de suite, je ne suis pas fan de jazz vocal. Et pourtant, la partie vocale était loin d’être déplaisante et surtout les musiciens étaient très bon. Les solos étaient principalement pris par le piano. Je ne connaissais pas ce pianiste mais il est réellement doué.

Thomas EnhcoLe groupe suivant était le trio de Thomas Enhco. Thomas Enhco est un jeune pianiste de 21 ans. Il est le fils de la femme de Didier Lockwood et a été formé, comme les musiciens qui l’accompagnaient, au CMDL : le Centre des Musiques Didier Lockwood). Les autres musiciens de ce trio sont Joachim Govin à la contrebasse et Nicolas Charlier à la batterie. Ce trio est vraiment prometteur. Leur musique est un jazz assez moderne. Le premier morceau « Bobsleigh » était impressionnant de technicité au piano. Le deuxième, basé sur une des Kinderszen de Robert Schumann, bien que plus calme était lui aussi très intéressant.

Stephy HaikLe contrebassiste et le batteur sont ensuite restés pour accompagner les deux groupes suivants. Le premier fut la chanteuse Stephy Haik accompagnée au piano par Olivier Hutman. Elle œuvre dans un registre assez feutré. Je n’ai pas plus accroché que ça. J’ai eu surtout du mal avec le personnage. Elle en fait beaucoup trop … Cependant, il faut reconnaitre qu’elle a plutôt une jolie voix.

six 1/2Le dernier groupe de cette première partie fût les Six 1/2. Six voix (deux féminines quatre masculines) accompagné en plus du batteur et contrebassiste précédemment cités, d’un pianiste dont je n’ai pas retrouvé le nom. Clairement, ce n’est pas un genre de musique que j’apprécie avec une approche finalement très « variété ».

Fût ensuite le temps d’une entracte. Avant de passer à ce que je m’attendais à être la grosse partie du concert. Ce le fût en qualité mais malheureusement pas en durée : seulement une petite heure de jeu.

brothersFrancis est donc le frère de Didier. Il est pianiste et c’est apparemment à lui que Didier doit  son côté improvisateur. Leur premier album enregistré ensemble est sorti il y a peu.

Didier Lockwood est resté très sobre sur les effets utilisés. Il utilisait un violon acoustique et s’est principalement servi d’un octaver (ou similaire) pour pouvoir accompagner les solos du piano avec un son plus typé contrebasse. Il a également utilisé une Wah sur un morceau et quelques délais sur un autre. C’est à peu près tout.

Les deux musiciens ont une très bonne communication laissant pas mal de place aux morceaux pour évoluer. Les solos de Didier étaient tous plus brillant les uns que les autres. Ceux de Francis sont restés globalement plus simples mais pas déplaisants pour autant.

Ce fut donc un très bon moment mais comme dit précédemment, trop court. Cependant vu que les groupes en première partie étaient de bon niveau et variés ça compensait. Le concert s’étant fini vers 23h15, il était de toutes façon difficile d’en caser plus, à moins de le faire commencer plus tôt.

Improvisation au piano

Je m’amuse en ce moment avec les gammes par tons. J’ai enregistré une petite improvisation, ce soir.

C’est du piano seul (celui du Korg M3) et c’est complètement improvisé.

Pas grand chose d’autre à dire si ce n’est que toute critique est bienvenue et que ce morceau est sous licence Creative Commons by-nc-nd.

C’est écoutable sur mon MySpace ou téléchargeable ici.

Audiokeys, l’album des membres vol.1

Depuis de nombreuses années, Audiokeys est un vaste espace de discussions autour du Hi-Tech et des nouvelles technologies dans le domaine de la musique.

Qu’il soit amateur ou professionnel, débutant ou accompli, chaque membre y partage ses connaissances, ses expériences, ses coups de cœur et coups de gueule ou ses interrogations sur tous ces sujets.

Je contribue sur ce forum depuis 2003. Le nombre de membres actifs commençant à être conséquent, la décision a été prise de concevoir un album avec des compos de tous les membres le souhaitant.

Initialement prévu pour être annoncé pour la fête de la musique, de nombreux contretemps on fait que ce n’est qu’il y a quelques jours que cet album a été rendu public.

Une de mes compos réalisée pour l’occasion y figure (morceau 10 : Évolution). Je ne suis que moyennement satisfait du résultat de ce morceau. La fin est un peu bâclée par manque de temps, de même le mixage est assez rapide. Le concept de ce morceau est une version assez pessimiste de l’évolution de l’humanité de son balbutiement à un emballement (oui ça fait un peu pompeux dit comme ça !). Pour le matériel utilisé : Korg M3 avec l’EXB-Radias, Sonik Synth 2, ReTank, Minimogue VA (VoltKitchen) et Kajerhus Audio Classic Effects.

L’essentiel, l’album est téléchargeable ici : http://dl.free.fr/mxkb5Vs6O Il s’agit d’un fichier zip comprenant l’album au format MP3 et la pochette. L’album est diffusé sous licence Creative Commons by-nc-nd, vous autorisant à le diffuser et le copier à condition de citer le nom des artistes, ne pas en faire une utilisation commerciale et ne pas modifier son contenu.

L’album est aussi dispo sur Jamendo (http://www.jamendo.com/fr/album/49711) mais je vous déconseille cette version, la qualité étant dégradée.

Je suis intéressé par tout commentaire concernant mon morceau (et l’album en général), qu’il soit positif ou négatif.

Update : Ma compo est aussi écoutable sur mon MySpace (le lien est dans la colonne de droite).

Fête de la musique 2009 à Paris

Pas grand chose à raconter, juste quelques photos à partager …

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Gazpacho

Dimanche dernier, le groupe norvégien Gazpacho se produisait à l’Alhambra. La venue de ce groupe modestement connu est à mettre au crédit de l’association ProgLaVie qui tente justement de promouvoir les musiques progressives via l’organisation de concert.

L’ouverture des portes était prévu une heure avant le début du concert. J’arrive une heure et quart avant. Seulement deux personnes attendaient. Et effectivement, malgré la capacité de 600 places de la salle, nous ne fûmes qu’une centaine à assister à ce concert. Du point de vue du public, ce n’était pas forcément déplaisant. En effet, en ajoutant le fait que nous étions debout, cela permettait d’être assez proche de la scène et de ne pas être trop serrés. Du point de vue de l’artiste et du promoteur, c’est forcément dommage de ne pas avoir réussi à mobiliser plus de monde …

Quantum Fantay

Quantum Fantay

En première partie, il y avait un groupe belge, Quantum Fantay que je ne connaissais point. Leur musique peut être associée à des groupes comme Ozric Tentacles. Ce groupe uniquement instrumental est composé de 5 musiciens : guitare, basse, batterie, flûte et claviers. Musicalement, ce groupe était plutôt intéressant. De plus ils semblaient prendre un réel plaisir à jouer. Seul bémol, un mix un peu moyen. J’étais peut être un peu trop à gauche mais je n’entendais pas très bien la guitare : l’ampli était à droite de la scène et ne semblait pas être repiqué. Les claviers n’étaient pas très distincts non plus. A ce propos, j’ai trouvé marrant le principe « j’utilise 6 claviers plutôt que de changer de son sur un clavier ».

Gazpacho

Gazpacho

Après un entracte d’une vingtaine de minutes, Gazpacho. Gazpacho, c’est 6 musiciens. Robert Risberget Johansen à la batterie, Kristian Olav Torp à la basse, Mikael Krømer au violon, mandoline et deuxième guitare, Jon-Arne Vilbo à la guitare, Thomas Andersen aux claviers et Jan Henrik Ohme au chant (et en 3e guitare sur un morceau).

Au programme de ce concert, Tick Tock, bien sûr. Il s’agit du dernier album du groupe, sorti quelques jours plus tôt. Ils nous l’ont interprété en plusieurs parties tout au long du concert. Ils nous ont également joués Night, leur album précédent, d’une traite. Deux ou trois autres morceaux plus vieux ont également été interprétés.

Jan Henrik Ohme

Jan Henrik Ohme

Le chanteur est assurément un des points forts de ce groupe. Son timbre de voix est très caractéristique et agréable. Il a de plus une manière très expressive de chanter sur scène. Grosse inquiétude néanmoins quand à la fin du deuxième morceau, il nous annonce qu’il a la voix vraiment fatigué. Il s’agissait en effet de son quatrième concert en quatre soirs. Heureusement ce n’est pas le genre de chanteur à se mettre à chanter faux. Les conséquences était de grandes difficultés à parler et des difficultés à sortir ou à tenir les notes les plus aiguës. En tous les cas rien, de catastrophique. Il y a juste eu un moment un peu étrange. C’était un morceau en duo chant plus guitare acoustique. Le guitariste a commencé à se marrer face aux difficultés du chanteur ce qui a fait rire ce dernier d’où un plantage au milieu du morceau.

Mikael Krømer

Mikael Krømer

Mikael Krømer est un autre point fort du groupe. Ses parties au violon apportent beaucoup aux morceaux et il est assurément très talentueux.

Par contre ce qui était plus dommage, c’est le bassiste qui bien qu’ayant souvent des lignes intéressantes est resté tout au long du concert dans le fond de la scène, très peu éclairé et derrière un rideau de fumée.

Je dois dire que j’ai passé une très bonne soirée. Gazpacho est un groupe talentueux aux compositions très riches et intéressantes. Leur prestation était de très haut niveau, avec une technique tout aussi bonne (tant au niveau du son que des lumières). De plus pouvoir être aussi proche de la scène, sans être serré et bousculé est un plus non négligeable.

Gazpacho

Gazpacho

Toutes les photos de cet article, ont été prises par moi. Première expérience de photos de concert. Je dois dire que j’ai encore beaucoup de progrès à faire à ce niveau là.

Enfin pour terminer, les anciens albums de Gazpacho sont écoutables en intégralité sur last.fm. Je vous conseille de commencer par Night si vous ne connaissez pas.

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Yaron Herman Trio

Yaron Herman Trio

Yaron Herman Trio

Lundi 13 mars passait au théatre des Champs-Elysées Yaron Herman Trio. J’y suis allé sur un coup de tête. Sur un coup de tête parce que d’une part je ne connaissais pas et d’autre part je me suis décidé quelques heures avant.

En fait, c’est suite à une chronique sur France Info, diffusée la veille au soir, que j’ai pris connaissance de ce concert. La formule trio de jazz étant quelque chose qui me séduit beaucoup, j’ai donc décidé de voir s’il restait des places. C’était donc le cas.

Le promoteur avait décidé de faire une formule tarif unique, placement libre. Dans mon cas précis d’achat de place à la dernière minute, c’était plutôt une bonne chose. Dans l’absolu, c’était beaucoup plus discutable. Les portes n’ouvrant qu’une demi-heure avant le début du concert, beaucoup de monde était déjà là à ce moment et c’était plutôt la bousculade. Et surtout, je pense que toute les places sont loin de ce valoir.

Le théatre des Champs-Elysée est une salle ayant une disposition de théatre plutôt classique : c’est à dire des place en fauteuils orchestres, le reste en balcon, sur plusieurs étages. J’ai réussi à avoir une place en fauteuil orchestre, à une dizaine de rangs de la scène et plutôt centré. La salle était bien remplie.

Yaron Herman est un jeune (27 ans) pianiste Israélien. Il est arrivé très tard au piano puisqu’il a démarré à l’âge de 16 ans alors qu’il se destinait originellement au basket. C’est en France qu’il a démarré sa carrière donc il sait parler français et jouait en quelque sorte chez lui. Il a été élu révélation musicale de l’année aux Victoires du Jazz en septembre 2008.

Ce trio est complété par Matt Brewer à la contrebasse et Gerald Cleaver à la batterie. Tous les deux sont américains. A noter aussi la présence sur certains morceaux du Quatuor Manfred. Il ne s’agit pas du même quatuor à cordes qui joue sur certains morceaux du dernier album du Yaron Herman Trio, mais il est lui aussi issu du classique. Était aussi invité le guitariste Dominic Miller. Guitariste qui est surtout connu pour son travail avec Sting, mais qui a joué avec beaucoup d’autres artistes.

Le style du Yaron Herman Trio alterne entre des morceaux plutôt calmes et mélancoliques et des morceaux beaucoup plus rythmés. Les sonorités présentes au piano sur les morceaux calmes m’évoquaient des compositeurs classiques tels que Debussy. Certains morceaux plus rythmés ne peuvent être écoutés sans penser à Keith Jarret. Mais même si les influences sont là, le trio a son style bien à lui. La contrebasse était malheureusement sous-mixée tout au long du concert, je n’ai pas vraiment pu apprécier son jeu. Par contre, la batterie est très présente et apporte beaucoup à l’ensemble.

L’apport du quatuor sur les quelques morceaux où ils jouaient n’était pas négligeable. Leur rôle était majoritairement un rôle de soutien mélodique au piano, mais ce n’était pas toujours le cas. En effet, certaines parties étaient beaucoup plus indépendantes du trio et étaient plus là en balance, voire en opposition. Globalement, j’ai trouvé cette association une riche idée qui n’était pas là seulement pour faire joli mais qui apportait plutôt une vraie dynamique à l’ensemble. Je ne saurais pas dire pourquoi, mais certaines de leurs interventions m’évoquaient le Mahavishnu Orchestra.

Dominic Miller jouait sur une guitare classique. J’ai bien aimé aussi ses interventions. Ils ont notamment fait un duo avec Yaron sur le thème de Shape of my heart (Sting, D. Miller). A part ce morceau, Dominic Miller a joué sur un morceau avec le trio et un morceau où était aussi présent le quartet à cordes.

Yaron Herman est pour moi vraiment un grand pianiste de jazz. D’un point de vue technique, je ne pense pas qu’il ait quoi que ce soit à envier à grand monde. D’un point de vue musical, j’ai apprécié sa versatilité ainsi que son approche sonore du piano. Je pense, entre autre, au morceau Toxic (oui c’est une reprise de Britney Spears) où il joue toute une partie en étouffant d’une main les cordes du piano. La recherche de sonorité est très intéressante et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.

Pour ceux qui veulent découvrir à quoi ressemble Yaron Herman Trio, les albums sont écoutables sur Deezer. Je vous recommande le nouvel album Muse. De plus le concert était diffusé par TSF Jazz et est réécoutable (bootleg aussi dispo sur Dimeadozen).

Magma / Jannick Top

Affiche

Affiche

Les 12, 13 et 14 février, Magma donnaient une série de concerts au Casino de Paris. Ces concerts s’inscrivent dans une tournée célébrant leurs 40 ans d’existence. Maintenant que je suis en région parisienne, je n’aurai eu tort de ne pas en profiter ! C’est donc au concert du vendredi 13 que je suis allé voir Magma pour la 2e fois sur scène (je les avais vus en Mars 2008 à la MC2 de Grenoble, dans le cadre du festival de Jazz).

Le casino de Paris est une salle assez grande mais pas forcément très bien agencée. Les billets étaient placés. M’étant occupé assez tardivement d’acheter ma place, je n’ai pas eu beaucoup de choix dans ma place. C’était en première catégorie, au deuxième rang. J’étais donc très proche de la scène, à gauche. La proximité était plutôt sympa. Enfin avec la scène, parce qu’avec le mur d’enceinte gauche ça l’était moins. Autre inconvénient, une vision bouchée dans certains angles par des petites enceintes posées sur l’avant de la scène (pas des retours) ; enceintes qui d’ailleurs ne semblaient pas être utilisées. Et dernier point, un spot en plein dans les yeux (heureusement pas utilisé tout le temps). Bon, mais ces quelques détails ne m’ont pas empêché d’apprécier le concert, non plus.

Jannick Top

Jannick Top

La première était assuré par Jannick Top. Il vient de sortir un album intitulé Infernal Machina. A part le fait qu’il a joué dans Magma (Mekanïk Destruktïw Kommandöh, Köhntarkhösz et Üdü Wüdü), je ne connaissais pas du tout ce musicien.

Il était accompagné sur scène de Klaus Blasquiz (ex-chanteur de Magma), Natalia Ermilova (chant), Aurore Crévelier (piano), Jim Grandcamp (guitare), Jon Grandcamp (batterie) et Marcus Linon (percussions).

Autant le dire tout de suite, j’ai vraiment adoré cette première partie. Ils ont commencé par un premier morceau assez long qui construit une tension de manière progressive jusqu’à plusieurs passages aux riffs très lourds. Le côté Zeuhl est évidemment très présent, mais il a su aller au delà en proposant une atmosphère différente à celle de Magma. Le deuxième morceau était très intéressant lui aussi.

Voilà. Un set de deux morceaux seulement mais qui a duré quelque chose comme 45 minutes. Bien que Jannick Top est un jeu de basse qui n’a rien à envier aux plus grands bassistes, l’intérêt était plus le groupe dans son ensemble, qu’une performance individuelle. Les musiciens, assez jeunes globalement, sont tous très bons. Natalia Ermilova a une très bonne voix. Klaus Blasquiz a une importance moindre mais sa présence scénique est très forte. Jim Grandcamp est un jeune guitariste plutôt talentueux. La section rythmique était elle aussi très efficace.

Entracte

Christian Vander

Christian Vander

La prestation de Magma ne m’a, elle non plus, pas déçue. La formation était la même que ce que j’avais vu à Grenoble : Hervé Aknin, Isabelle Feuillebois et Stella Vander au chant, James MacGaw à la guitare, Philippe Bussonet à la basse, Benoît Alziary au vibraphone (et clavier), Bruno Ruder (Rhodes et synthé) et bien sûr Christian Vander à la batterie et au chant.

Même formation, mais presque un an d’expérience au sein de Magma pour les musiciens qui venaient alors de rejoindre le groupe (Aknin et Ruder). Si leur compétence n’a pas changé, je leurs (surout Aknin) ai trouvés beaucoup plus d’assurance et de présence scénique.

Décrire un concert de Magma n’est pas chose évidente. Il s’agit plus d’un ressenti et d’une succession d’émotions lorsque vous vous laissez emporter par la musique. Je ne suis pas non plus suffisamment spécialiste pour pouvoir vous citer le nom des morceaux qui ont été joués.

Le premier morceau n’était pas forcément le mieux choisi pour commencer un set. Je ne pense pas que ça soit la faute à l’interprétation mais juste pas assez énergique, à mon goût, pour rentrer dedans. Enfin je ne parle que du début, parce qu’ensuite c’était vraiment très prenant.

Je ne me souviens plus exactement ensuite s’il y a eu une ou deux autres pièces. En tous les cas, la suite était aussi de très bonne qualité. J’ai apprécié notamment les solos de Bruno Ruder qui est vraiment très talentueux. J’ai aussi beaucoup plus apprécié les interventions vocales de Christian Vander que la dernière fois. Il a une très bonne puissance vocale et sait faire passer des émotions très fortes au travers du chant.

Vint ensuite un premier rappel. Un morceau avec Jannick Top et éventuellement Klaus Blasquiz semblait plus que probable, mais ils nous ont finalement offert beaucoup plus : les deux groupes complets réunis pour un morceau. Au détail près que Natalia Ermilova était au violon et de l’adjonction d’un trompettiste dont je ne connais pas le nom.

Ce morceau fut pour moi le clou de la soirée. Imaginez : 16 musiciens sur scène, une section rythmique énorme (2 batteries + 1 percu + 2 basses + 2 guitares), 4 chanteurs, … Le morceau en question était De Futura. Vraiment époustouflant, avec une accélération de tempo pour arriver sur le final du morceau. Un très grand moment.

Pour le dernier rappel, ils (Magma uniquement) nous ont interprété La Ballade. Morceau récent, plus intimiste, où Christian Vander est au chant uniquement. Morceau très intense émotionnellement.

Le concert s’est donc terminé à 23h30 passés, soit près de 3h30 de concert (entracte incluse), devant un public comblé.

Update : Des photos de concert de Magma, y compris celui-ci, sont rassemblées sur ce site.