Les 12, 13 et 14 février, Magma donnaient une série de concerts au Casino de Paris. Ces concerts s’inscrivent dans une tournée célébrant leurs 40 ans d’existence. Maintenant que je suis en région parisienne, je n’aurai eu tort de ne pas en profiter ! C’est donc au concert du vendredi 13 que je suis allé voir Magma pour la 2e fois sur scène (je les avais vus en Mars 2008 à la MC2 de Grenoble, dans le cadre du festival de Jazz).
Le casino de Paris est une salle assez grande mais pas forcément très bien agencée. Les billets étaient placés. M’étant occupé assez tardivement d’acheter ma place, je n’ai pas eu beaucoup de choix dans ma place. C’était en première catégorie, au deuxième rang. J’étais donc très proche de la scène, à gauche. La proximité était plutôt sympa. Enfin avec la scène, parce qu’avec le mur d’enceinte gauche ça l’était moins. Autre inconvénient, une vision bouchée dans certains angles par des petites enceintes posées sur l’avant de la scène (pas des retours) ; enceintes qui d’ailleurs ne semblaient pas être utilisées. Et dernier point, un spot en plein dans les yeux (heureusement pas utilisé tout le temps). Bon, mais ces quelques détails ne m’ont pas empêché d’apprécier le concert, non plus.
La première était assuré par Jannick Top. Il vient de sortir un album intitulé Infernal Machina. A part le fait qu’il a joué dans Magma (Mekanïk Destruktïw Kommandöh, Köhntarkhösz et Üdü Wüdü), je ne connaissais pas du tout ce musicien.
Il était accompagné sur scène de Klaus Blasquiz (ex-chanteur de Magma), Natalia Ermilova (chant), Aurore Crévelier (piano), Jim Grandcamp (guitare), Jon Grandcamp (batterie) et Marcus Linon (percussions).
Autant le dire tout de suite, j’ai vraiment adoré cette première partie. Ils ont commencé par un premier morceau assez long qui construit une tension de manière progressive jusqu’à plusieurs passages aux riffs très lourds. Le côté Zeuhl est évidemment très présent, mais il a su aller au delà en proposant une atmosphère différente à celle de Magma. Le deuxième morceau était très intéressant lui aussi.
Voilà. Un set de deux morceaux seulement mais qui a duré quelque chose comme 45 minutes. Bien que Jannick Top est un jeu de basse qui n’a rien à envier aux plus grands bassistes, l’intérêt était plus le groupe dans son ensemble, qu’une performance individuelle. Les musiciens, assez jeunes globalement, sont tous très bons. Natalia Ermilova a une très bonne voix. Klaus Blasquiz a une importance moindre mais sa présence scénique est très forte. Jim Grandcamp est un jeune guitariste plutôt talentueux. La section rythmique était elle aussi très efficace.
Entracte
La prestation de Magma ne m’a, elle non plus, pas déçue. La formation était la même que ce que j’avais vu à Grenoble : Hervé Aknin, Isabelle Feuillebois et Stella Vander au chant, James MacGaw à la guitare, Philippe Bussonet à la basse, Benoît Alziary au vibraphone (et clavier), Bruno Ruder (Rhodes et synthé) et bien sûr Christian Vander à la batterie et au chant.
Même formation, mais presque un an d’expérience au sein de Magma pour les musiciens qui venaient alors de rejoindre le groupe (Aknin et Ruder). Si leur compétence n’a pas changé, je leurs (surout Aknin) ai trouvés beaucoup plus d’assurance et de présence scénique.
Décrire un concert de Magma n’est pas chose évidente. Il s’agit plus d’un ressenti et d’une succession d’émotions lorsque vous vous laissez emporter par la musique. Je ne suis pas non plus suffisamment spécialiste pour pouvoir vous citer le nom des morceaux qui ont été joués.
Le premier morceau n’était pas forcément le mieux choisi pour commencer un set. Je ne pense pas que ça soit la faute à l’interprétation mais juste pas assez énergique, à mon goût, pour rentrer dedans. Enfin je ne parle que du début, parce qu’ensuite c’était vraiment très prenant.
Je ne me souviens plus exactement ensuite s’il y a eu une ou deux autres pièces. En tous les cas, la suite était aussi de très bonne qualité. J’ai apprécié notamment les solos de Bruno Ruder qui est vraiment très talentueux. J’ai aussi beaucoup plus apprécié les interventions vocales de Christian Vander que la dernière fois. Il a une très bonne puissance vocale et sait faire passer des émotions très fortes au travers du chant.
Vint ensuite un premier rappel. Un morceau avec Jannick Top et éventuellement Klaus Blasquiz semblait plus que probable, mais ils nous ont finalement offert beaucoup plus : les deux groupes complets réunis pour un morceau. Au détail près que Natalia Ermilova était au violon et de l’adjonction d’un trompettiste dont je ne connais pas le nom.
Ce morceau fut pour moi le clou de la soirée. Imaginez : 16 musiciens sur scène, une section rythmique énorme (2 batteries + 1 percu + 2 basses + 2 guitares), 4 chanteurs, … Le morceau en question était De Futura. Vraiment époustouflant, avec une accélération de tempo pour arriver sur le final du morceau. Un très grand moment.
Pour le dernier rappel, ils (Magma uniquement) nous ont interprété La Ballade. Morceau récent, plus intimiste, où Christian Vander est au chant uniquement. Morceau très intense émotionnellement.
Le concert s’est donc terminé à 23h30 passés, soit près de 3h30 de concert (entracte incluse), devant un public comblé.
Update : Des photos de concert de Magma, y compris celui-ci, sont rassemblées sur ce site.